C’est sous un soleil radieux que nous prenons en main la Dacia Spring fraîchement restylée. Cette citadine 100% électrique, fer de lance de la mobilité abordable selon la marque roumaine, arbore désormais un look séduisant qui ne manque pas d’attirer les regards sur le parking de notre point de rendez-vous.
Un lifting convaincant
Premier constat : Dacia n’a pas fait les choses à moitié. La Spring nouvelle mouture s’offre un véritable coup de jeune, au point qu’on pourrait croire à une toute nouvelle génération. La face avant revue et le hayon inédit, avec son bandeau noir reliant les feux arrière, marquent son design. Ces éléments donnent à cette mini-citadine des airs de Duster en réduction. Ce parti pris esthétique fonctionne plutôt bien. Il donne à la Spring une allure plus baroudeuse, en phase avec l’air du temps.
L’habitacle n’est pas en reste. Là encore, l’inspiration Duster est flagrante, à commencer par le volant et l’écran central de 10 pouces (sur la finition Extreme). La présence du bouton « my safety switch » est particulièrement appréciée. Il permet de désactiver rapidement les aides à la conduite jugées trop intrusives. L’arrivée d’un écran-compteur numérique et d’un mini levier de vitesse entre les sièges avant contribue à moderniser l’ensemble.
Dacia Spring 2024 : Des économies toujours visibles
Malgré ces évolutions bienvenues, la Spring n’en reste pas moins une Dacia, avec son lot d’économies plus ou moins bien dissimulées. L’absence de position « P » sur le levier de vitesse oblige à prendre le réflexe de serrer le frein à main avant de quitter le véhicule. Les commandes de lève-vitres avant, positionnées au-dessus des commandes de climatisation, surprennent au premier abord. Quant à la banquette arrière monobloc, elle trahit une volonté de réduction des coûts.
Ces petits détails n’empêchent toutefois pas la Spring d’être globalement facile à vivre au quotidien. Les boutons physiques pour la climatisation et l’écran réactif simplifient l’utilisation. Le satellite de commandes audio à droite du volant ajoute également à cette simplicité. Les nombreux rangements (33 dm³ au total) et la possibilité d’ajouter un « frunk » à l’avant en accessoire compensent en partie un coffre qui reste modeste (308 dm³).
Sur la route : des prestations d’un autre âge
C’est malheureusement au chapitre des prestations routières que la Spring déçoit le plus. Malgré l’adoption de roues de 15 pouces et une nouvelle calibration de la direction, le châssis reste fondamentalement celui de la précédente génération. Et cela se ressent.
Certes, la motricité s’améliore légèrement grâce aux nouvelles roues. Notre version d’essai de 65 ch (seule proposée en France) ne fait plus crisser ses pneus au démarrage sur route sèche. Mais la direction, bien que moins floue qu’auparavant, reste trop légère et manque cruellement de consistance. Maintenir une trajectoire rectiligne demande une attention constante, la voiture ayant tendance à suivre le profil de la route et à être sensible au vent latéral.
Plus inquiétant encore, l’adhérence globale laisse franchement à désirer. Les pneus étroits de 165 mm, de marque Linglong, sont la seule monte proposée. Ils peinent à assurer un freinage efficace, même sur route sèche. En virage, le train avant perd l’adhérence de façon précoce. Cela rappelle le comportement de certaines voitures sur route mouillée, même si nous roulons par beau temps ! Une situation peu rassurante qui imposera une vigilance accrue par mauvais temps.
Un bilan en demi-teinte
Au final, cette nouvelle mouture de la Spring peine à convaincre totalement. Si son look revu et son habitacle modernisé séduisent, ses prestations routières restent figées dans une autre époque. La voiture trouve son terrain de prédilection en zone péri-urbaine, où sa largeur contenue et son bon rayon de braquage font merveille. Dès qu’on s’aventure sur route ouverte, les limites se font cruellement sentir. Des bruits d’air deviennent notamment sensibles au-delà de 80 km/h.
Côté motorisation, pas de changement : on retrouve la batterie de 26,8 kWh utiles, offrant une autonomie annoncée de 225 km (cycle WLTP). La recharge se limite toujours à 7 kW en courant alternatif, avec une option à 30 kW en courant continu (800 €).
Si la sobriété reste un atout (nous avions mesuré une consommation moyenne de 16,5 kWh/100 km sur l’ancienne version), la compétitivité tarifaire s’érode. Affichée à 18 900 € en finition Expression et 19 900 € en Extreme, la Spring n’est plus éligible au bonus écologique du fait de sa production en Chine.
La Dacia Spring reine des low cost?
Face à une concurrence qui s’organise, notamment avec l’arrivée prochaine de la Citroën ë-C3 (19 300 € bonus déduit, 113 ch, 44 kWh, 320 km d’autonomie), la Spring pourrait avoir du mal à conserver son statut de reine des électriques low-cost. Dacia devra sans doute revoir sa copie en profondeur pour sa prochaine génération s’il veut rester dans la course. En attendant, la Spring 2024 reste une proposition intéressante pour ceux qui cherchent une citadine électrique au look sympathique pour des trajets essentiellement urbains… à condition d’accepter ses nombreux compromis en matière de prestations routières et de sécurité active.
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