Dans les années 70, Renault envisageait de conquérir le segment haut de gamme avec un projet audacieux. La Renault 40, née en Argentine, aurait pu révolutionner l’offre premium du constructeur français.
L’histoire commence en 1955 avec la création d’Industrias Kaiser Argentina (IKA). Quatre ans plus tard, Renault prend une participation dans l’entreprise pour produire la Dauphine sur le sol argentin.
En 1962, IKA lance la Torino, une voiture au design européen signé Pininfarina. Ce modèle, équipé d’un puissant moteur six cylindres, devient rapidement le numéro un de son segment en Argentine.
En 1967, Renault devient l’actionnaire majoritaire d’IKA-Renault. Yvon Lavaud, le nouveau PDG français, tombe sous le charme de la Torino.
Lavaud imagine alors une descendante à la Torino, capable de séduire également le marché européen. Le projet Torino IV, rebaptisé R40, est lancé en 1971.
Design de la Renault 40
Le design de la R40, confié à Robert Broyer et Gaston Juchet, rompt radicalement avec celui de la Torino. Il annonce les futures Renault 14, 20/30 et 18.
En janvier 1972, un prototype échelle 1 est présenté à Paris. Il propose deux versions : une berline quatre portes et un coupé deux portes.
Le projet prévoit même des adaptations stylistiques pour les marchés européen et argentin. La R40 conserve le puissant moteur 6 cylindres de 3,8 litres développant 178 ch.
Malheureusement, le destin en décide autrement. Le décès tragique d’Yvon Lavaud dans un accident d’avion en 1973 marque le début de la fin pour la R40.
La crise pétrolière et l’évolution des normes de sécurité portent le coup de grâce au projet en 1974. Renault abandonne l’idée d’un haut de gamme aussi ambitieux.
La R40 ne verra jamais le jour. Renault se rabat sur la R18 pour le marché argentin, tandis que la Torino poursuit sa carrière jusqu’en 1982.
Ce projet oublié témoigne de l’audace de Renault à l’époque. Il illustre aussi les défis auxquels les constructeurs font face pour s’adapter aux évolutions du marché automobile.
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